La nouvelle de l’arrivée de la reine Galfrey fait vite le tour de la ville alors que ses armées entrent dans l’enceinte de la cité.
Plusieurs milliers de croisés épuisés par le trajet et usés par les combats sont heureux d’arriver dans un endroit où ils peuvent se reposer, même si la cité a été endommagée de manière significative.
Les croisés se mettent aussitôt au travail pour restaurer les défenses de la ville. Pendant ce temps, leur chef se met en quête des individus ayant joué un rôle
capital lors de la défense de la cité et de la transformation, au demeurant temporaire, des pierres de garde en un mécanisme défensif redoutable qui a obligé les démons à se replier dans la Plaie du Monde, pour un court instant tout au moins.
Lors de sa recherche, la reine Galfrey entend les rumeurs selon lesquelles le roi Asyrian a déclenché cet évènement et reçu le pouvoir des pierres de garde. La reine est impatiente d’entendre son histoire à propos des évènements qui se sont déroulés dans la Garnison grise. Elle se montre à la fois respectueuse et méfiante envers lui:
"Certaines âmes bornées dans les effectifs de la croisade vous blâment pour la destruction de la frontière que sont les pierres de garde, mais pour ma part, je ne vous en tiens aucunement rigueur.
Loin de là. D’après les nouvelles, vous avez sauvé des légions entières de croisés d’un destin des plus infâmes en empêchant Vorlesh de les transformer. L’explosion d’énergie nous a donné le temps dont nous avions besoin pour nous regrouper et nous préparer à la suite des évènements. Mais vous comprenez les conséquences de vos agissements, j’en suis sûre : les pierres de garde ont disparu, mais Iomédae a jugé bon que vous les remplaciez. Je ne vois aucune autre raison qui pourrait expliquer pourquoi leur pouvoir a investi votre corps et votre âme au lieu de se diluer dans l’éther. À terme, les démons se regrouperont pour se réorganiser. Vu leur nature
chaotique inhérente, nous pouvons être certains que cette période de ralliement leur prendra un temps anormalement élevé, mais nous ne devons pas les sous-estimer pour autant. Ils seront de retour bien assez tôt. Certains rapports parvenus des lignes de front disent que de petits groupes de démons attaquent déjà les fortifications et les communautés le long de la frontière sud.
Pourtant, quelque chose m’intrigue au plus haut point. D’après certaines informations livrées par plusieurs sources fiables, nos ennemis fiélons commencent à se assembler dans les étendues méridionales le long d’Ombre-faille dans la Plaie du Monde, réduisant par-là même les effectifs défensifs de plusieurs de leurs repaires au nord. La fiélone Aponavicius, en particulier, a sorti le gros de ses armées de Drézen, en y laissant seulement un effectif défensif modéré, pour rejoindre le Roi des tempêtes à Iz et préparer, n’en doutons pas, des assauts plus importants sur des cibles plus importantes, comme Nérosyan, Karcau, et au-delà.
Le temps est venu de frapper au sein leur territoire. Drézen est la première cité que nous avons perdue après la Première croisade. Ce jour-là, nous avons perdu bien plus que nos frères, nos soeurs et notre fierté. Nous avons perdu l’Épée du courage, une bannière magique brandie par l’Héritière en personne pendant la Croisade étincelante. Si nous pouvions reprendre Drézen, si la croisade pouvait de nouveau bénéficier de l’Épée du courage… et bien, nul besoin, j’en suis certaine, de vous expliquer l’effet que cet exploit aurait sur le moral de nos troupes. Mais à cause des attaques qui auront bientôt lieu le long de la frontière, je ne peux affecter un nombre important de mes troupes à l’assaut de Drézen. Même si je le pouvais, une armée trop importante marchant sur la ville attirerait inévitablement l’attention d’Aponavicius qui reviendrait alors pour la défendre.
Il existe une tactique évidente : envoyer un groupe de héros compétents à la tête d’une armée de petite taille mais constituée de soldats convenablement entraînés pour frapper maintenant, pour battre le fer tant qu’il est chaud comme dit le proverbe. Voilà pourquoi j’ai souhaité vous rencontrer. Si vous parvenez à reconquérir Drézen et à récupérer l’Épée du courage, non seulement vous ferez taire les imbéciles qui vous accusent de traîtrise pour avoir détruit la pierre de garde, mais plus important encore, vous soutiendrez et renforcerez l’effort de guerre dans son ensemble grâce à votre héroïsme. Et nous avons véritablement besoin de ce soutien, je le crains !"